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Comptes rendus de lecture
René LAURENT et Claude ROELANDT, Inventaire des collections de matrices de sceaux des Archives générales du royaume et de la Bibliothèque royale, Bruxelles, Banque Nagelmakers, 1997, 31×21 cm, XVII-271 p., 135 pl. noir et blanc.
L’inventaire des collections de matrices de sceaux des Archives et de la Bibliothèque royales de Belgique a été publié grâce à la générosité de la banque Nagelmakers, à l’occasion du 250e anniversaire de sa création. Voilà un exemple de mécénat réussi qui, espérons-le, fera des émules outre-Quiévrain ! Le seul regret du chercheur est la diffusion extrêmement limitée qu’a connue cet instrument de travail, aujourd’hui épuisé.
Ce bel ouvrage recense les 1756 matrices des deux institutions et les décrit selon les normes établies par le Comité international de sigillographie. Chaque matrice est illustrée par un cliché, fort heureusement publié de manière inversée pour permettre une lecture aisée. Les deux collections rassemblent des pièces datant du XIIe au XIXe siècle, avec bien entendu un certain nombre de faux. Le plus notable de ceux-ci est le premier numéro du catalogue : une fausse matrice en ivoire de Dagobert. En revanche, quelques pièces spectaculaires figurent parmi les originaux, on notera ainsi la matrice, en fer, pour la confection des bulles d’or de l’empereur Charles Quint, ou celle, en argent, du sceau équestre de l’impératrice Marie-Thérèse.
Quelques matrices françaises figurent dans le catalogue : à côté de celles des administrations d’occupation dans les Pays-Bas sous la Révolution et l’Empire, on trouve plusieurs sceaux d’officiers civils publics du Nord de la France ou de loges maçonniques pour le XIXe siècle ; pour la période antérieure, quelques matrices d’origine ecclésiastique notamment, tel le chapitre de la cathédrale de Reims (XVIIe siècle) ou le prieur de l’abbaye de Silvacane (XIVe siècle). Le catalogue est complété par deux index : le premier par noms de personnes, le second par noms d’institutions et de lieux.
La perfection n’est pas de ce monde et on pourra déplorer l’absence de description héraldique des matrices notamment pour celles qui n’ont pas été identifiées, de même une bibliographie eût été appréciée. Cependant, ce beau travail fournit au chercheur, les informations essentielles. Il ne reste qu’à souhaiter que les institutions françaises homologues se dotent de semblables instruments qui font cruellement défaut.
Emmanuel ROUSSEAU
Extrait de la Revue française d’héraldique et de sigillographie, t. 71-72, 2001-2002, p. 167
© Société française d’héraldique et de sigillographie, 2004