Comptes rendus de lecture

René LAURENT, Les sceaux des princes territoriaux belges, de 1482 à 1794, Bruxelles, Archives générales du Royaume, 1997, 20,5×29 cm, 97 p.+ [144 p.] de planches hors-texte noir et blanc.

L’histoire des sceaux n’est pas confinée au Moyen Âge ! Quatre ans après la parution de ses Sceaux des princes territoriaux belges, du Xe siècle à 1482 (voir notre compte rendu, RFHS, t. 62-63, 1992-1993, p. 174-175), M. René Laurent nous offre une belle continuation pour l’époque Moderne. Les principes du présent corpus sont identiques à ceux que nous avons salués dans le précédent. Mais le cadre historique de l’époque fournit bien sûr une matière différente : à l’unification opérée par les ducs de Bourgogne a succédé la souveraineté espagnole et autrichienne. De Philippe le Beau (1482-1506), le fils de Marie de Bourgogne et de Maximilien de Habsbourg, à l’empereur François II (1792-1794), en passant par Charles Quint ou Philippe V d’Espagne (ancien duc d’Anjou) ou encore l’impératrice Marie-Thérèse, l’ouvrage analyse 134 sceaux ou contre-sceaux employés par les souverains dans les territoires de l’actuelle Belgique : grands sceaux de majesté en usage dans l’ensemble de leurs domaines, sceaux particuliers (équestres ou de majesté) pour le duché de Brabant ou pour le Grand Conseil de Malines, quelques petits sceaux de valeur inférieure, et même une bulle d’or (de Charles Quint, nos 31-32).
Grâce à sa connaissance exceptionnelle des archives belges, l’auteur met en œuvre de nombreuses sources inédites, qui s’ajoutent à celles déjà exploitées par A. Pinchart et M. Tourneur-Nicodème. Ses notices sont d’une très grande précision, non seulement sur la description des sceaux qu’il recense, mais aussi sur les conditions de leur emploi, sur les actes auxquels ils sont appendus, sur les graveurs à qui les matrices ont été commandées. L’ouvrage comprend une abondante illustration : photographies d’empreintes ou de matrices de chaque sceau recensé, extraits de planches dessinées par Vredius au XVIIe siècle, actes originaux.
L’intérêt de ce corpus est considérable pour la sigillographie, mais aussi pour la diplomatique, l’histoire administrative et politique, l’héraldique et l’histoire de l’art.

Jean-Luc CHASSEL
Extrait de la Revue française d’héraldique et de sigillographie, t. 69-70, 1999-2000, p. 167-168
© Société française d’héraldique et de sigillographie, 2002

 

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