Sigillographie

 

Hérité de l’Antiquité, le sceau connaît au Moyen Âge un essor considérable qui touche l’ensemble de la société, depuis les empereurs et les rois jusqu’aux paysans. Signe d’identité, le sceau engage son titulaire lorsque celui-ci l’appose au bas d’un document. Il est « l’imago du sigillant, c’est-à-dire son image personnelle, celle à qui il transmet son auctoritas, celle qui juridiquement le représente et le prolonge, l’emblématise et le symbolise, celle qui est à la fois lui-même et le double de lui-même » [1].

Connu depuis la plus haute antiquité, l’usage du sceau a précédé l’apparition de l’écriture. Ainsi, dans la Mésopotamie de la fin du VIIe millénaire, des sceaux plats ou cylindriques, utilisés comme marques personnelles, garantissent déjà la validité des actes juridiques ou la propriété. Egyptiens, Assyriens et Hébreux l’emploient. A Rome, les anneaux sigillaires permettent de valider et de clore testaments, papiers personnels et certains actes officiels. Empreinte de cire obtenue par l’impression d’une matrice métallique, le sceau (du latin sigillum) est rivé ou appendu au bas d’un acte dont il garantit l’intégrité du contenu et le valide. A une époque où la falsification des actes est fréquente, cette dernière fonction est la plus importante même si le sceau peut lui aussi être l’occasion de manipulations frauduleuses. La chancellerie pontificale ainsi que certaines cités italiennes usent quant à elles d’une bulle pour valider leurs actes. D’origine byzantine, cette empreinte métallique de plomb, occasionnellement d’or, a fini par donner son nom aux documents eux-mêmes.

Saint-Denis

Matrices en argent du sceau et du contre-sceau de l’abbaye de Saint-Denis

Portée sur soi ou conservée dans un coffre, la matrice est en général détruite à la mort de son détenteur. Dans le cas particulier d’un monastère, une même matrice peut être utilisée par plusieurs abbés successifs.
Archives nationales,
Service des sceaux

1. La diffusion du sceau dans la société médiévale

Les rois mérovingiens, à l’imitation du Bas-Empire, conservent l’habitude des anneaux sigillaires. Cependant, alors que leurs actes établis sur papyrus ne comportaient pas l’empreinte royale, l’introduction du parchemin vers le milieu du VIIe siècle entraîne l’apposition systématique du sceau du souverain. Sceller devient un droit régalien tandis que la falsification du sceau royal est considérée comme un crime de lèse-majesté passible d’une punition exemplaire.

Les souverains carolingiens utilisèrent dans un premier temps des intailles antiques représentant une divinité ou bien le buste impérial mais, dans le courant du IXe siècle, ils commencèrent à se faire graver des matrices à leur effigie, laquelle était accompagnée de leur nom ou de leur titulature.


Sceau de Louis IV d’Outremer
rivé à un acte de 953

Caractéristique des chancelleries carolingiennes, la technique du sceau rivé consistait à plaquer la galette de cire sur le parchemin et à en pousser une partie à travers une incision de façon à l’aplatir au revers.
AD Marne, 56 H 33

Le monopole royal ou impérial du scellage des actes commença à être mis en cause dans le courant du Xe siècle dans les chancelleries ecclésiastiques de Lotharingie et de Germanie. Dans la France actuelle, les plus anciens témoignages concernent les évêchés de Toul et de Verdun. Il faudra près d’un siècle ensuite pour que l’usage du sceau épiscopal se diffuse des régions rhénanes aux évêchés du Midi et d’Espagne. L’exemple des évêques est bientôt suivi par les grandes abbayes du Nord et de l’Est à la fin du XIe siècle (Fulda, Saint-Mihiel, Saint-Vaast d’Arras) et au début du XIIe siècle dans certains monastères du Sud (Saint-Guilhem, Saint-Victor de Marseille).

L’adoption du sceau par les princes est exceptionnel avant 1100. Comme pour les évêques, la diffusion se fait du Nord vers le Sud : le duc de Basse-Lotharingie, Godefroid le Barbu, scelle en 1058, le duc de Normandie après son accession au trône d’Angleterre en 1066, le comte de Flandre Robert Ier le Frison en 1076, puis viennent les ducs d’Aquitaine, de Bourgogne, de Bretagne, les comtes d’Anjou, de Champagne et de Toulouse. Progressivement, le XIIe siècle voit l’usage de sceller gagner la classe seigneuriale, les sires de Nesle et de Coucy étant les plus précoces (1135-1139). Le sceau féminin, déjà utilisé par la comtesse de Flandre Clémence de Bourgogne (1100-1105), apparaît dans la haute aristocratie à partir du milieu du XIIe siècle avant de connaître une diffusion générale au début du siècle suivant. La période 1170-1180 est marquée par l’émergence du sceau urbain. A l’imitation des cités italiennes, les communautés urbaines d’Arras, d’Arles, de Cambrai, d’Avignon se dotent durant ces années d’un instrument traduisant non seulement leur capacité juridique mais également leur puissance politique.

Sceau de Maurice de Sully, évêque de Paris (1170)

A l’origine de la construction de Notre-Dame de Paris, Maurice de Sully est représenté de face, assis sur un trône. Revêtu des ornements liturgiques de sa fonction, il bénit de la main droite et tient sa crosse de la main gauche.
Archives nationales, sc/D 6782

Le droit au sceau se propage à l’ensemble de la société médiévale au cours du XIIIe siècle. Ainsi, à côté des archidiacres ou des chapitres cathédraux qui scellent parfois depuis le premier tiers du XIIe siècle, les doyens de chrétienté et les curés prennent l’habitude de sceller eux-mêmes leurs actes. Progressivement, les chevaliers, les bourgeois, les marchands, les artisans, les corporations, les universités et même certains paysans normands acquièrent un sceau. Mais l’innovation principale demeure la généralisation du sceau de juridiction apparu dès la fin du XIIe siècle dans les officialités de Beauvais (1189) et de Châlons (1198). Utilisé par une autorité ecclésiastique ou laïque dans l’exercice de ses attributions judiciaires, le sceau de juridiction confère aux sentences, contrats et actes privés qui en sont munis une valeur incontestable et permanente. L’autorité royale, réalisant de façon évidente les ressources financières que le sceau de juridiction pourrait lui procurer, favorisa son apparition, d’abord à la prévôté de Paris (vers 1234) puis dans les prévôtés d’Ile-de-France et les bailliages du Nord du royaume. Par la suite, l’expansion du sceau de juridiction atteignit la France du Midi où les notaires expédièrent leurs actes sous le sceau de l’évêque, d’un seigneur ou d’une ville.

Sceau de l’Université de Paris (1292)

Docteurs et étudiants, enseignant ou lisant, symbolisent les quatre facultés. Au-dessus, la Sagesse, sous les traits de la Vierge, entre saint Nicolas et sainte Catherine, patrons des écoliers et des étudiants.

Archives nationales, sc/D 8015

2. Le scellement de l’acte et les usages diplomatiques

L’emploi d’un ou de plusieurs sceaux est presque toujours signalé dans la formule dite de corroboration figurant à la fin de l’acte. L’annonce du sceau, irrégulière avant le dernier tiers du XIIe siècle, révèle la place prise par l’empreinte sigillaire comme moyen de validation. L’énoncé de la formule, qui a évolué au cours des siècles, se présente sous la forme d’une proposition subordonnée expliquant que les signes de validation ont été prévus afin de renforcer l’acte : « In cujus rei testimonium presentes litteras sigilli mei munimine roboravi. » [2]. En-dehors des cas de scellement unique où l’empreinte de cire est appendue au milieu de l’acte, la répartition des différents sceaux au bas de l’acte s’organise selon un ordre hiérarchique qu’annonce la formule de corroboration à travers l’énumération des sigillants.

L’opération matérielle du scellement est préparée par un chauffe-cire tandis que le scelleur est l’officier de chancellerie chargé de l’apposition de la matrice au bas du document. Le sceau pouvait être rivé au document ou bien suspendu au bas de l’acte au moyen d’une attache. Sans jamais complètement disparaître, le sceau rivé est peu à peu remplacé par le sceau pendant. Apparu en Angleterre à la chancellerie d’Edouard le Confesseur, ce nouveau procédé progresse rapidement sur le continent, le comte de Flandre et les archevêques de Bourges et de Reims l’utilisant dès le dernier tiers du XIe siècle. Adopté par les rois de France avant 1100, le sceau pendant devient au XIIe siècle d’un usage quasi-exclusif. L’attache, passée à travers le parchemin grâce à une incision, est dans un premier temps une simple courroie de cuir. A partir du XIIIe siècle, les modes attache des sceaux se diversifient tant par la matière (parchemin, soie, chanvre, lin, laine) que par la couleur. Ainsi, à côté des divers flocs, tresses, rubans, cordons et cordelettes, les chancelleries royales, princières ou épiscopales utilisèrent plus volontiers des lacs de soie, réservant la double queue et la simple queue de parchemin aux actes les moins solennels.

Acte de Thibaud IV, comte de Champagne et roi de Navarre, confirmant une vente de bois à l’abbaye de Saint-Denis (juillet 1247)

Le parchemin est scellé au centre d’un sceau de cire verte appendu sur lacs de soie verts.

Archives nationales, AE-II-246

Considérée comme une matière vivante, la plus pure qui soit, la cire d’abeille entretient dans la culture médiévale chrétienne des rapports étroits avec les pratiques de figuration et de représentation, notamment lors des funérailles où le mannequin de cire est l’image du défunt. Les analyses chimiques font défaut pour cerner avec précision la composition de cette cire à sceller à laquelle diverses substances étaient ajoutées pour la durcir et la protéger (craie, poix, résine, cendres). A partir du XIIe siècle, les chancelleries prennent progressivement l’habitude d’utiliser une cire colorée, les usages pouvant cependant varier selon l’époque, la région et le sigillant. Trois couleurs principales dominent la sigillographie médiévale. Une première teinte allant du jaune-beige au brun foncé se rencontre aux XIe et XIIe siècles et semble correspondre en réalité à une cire dépourvue du moindre colorant. Le vert, utilisé dès le XIIe siècle, est la couleur dominante du siècle suivant. Il s’obtient par addition dans la cire d’acétate de cuivre et présente différentes nuances. Le rouge, enfin, connu également au XIIe siècle, a été d’un usage limité jusqu’au XIVe siècle avant de devenir la couleur principale des sceaux de la fin du Moyen Âge et de l’époque moderne. Il est obtenu par addition de minium (oxyde de plomb) ou de cinabre (sulfure de mercure). En général, la couleur de la cire utilisée pour sceller n’a pas de signification particulière et répond souvent à des questions de goûts ou de modes. Certaines grandes chancelleries, notamment celle du roi de France, ont cependant tenté de réglementer l’emploi diplomatique des couleurs. Avec Philippe le Bel (1285-1314), le scellement des actes royaux est soumis à des règles constantes qui ne seront définitivement respectées que sous le règne de Jean II le Bon (1350-1364) : cire verte sur lacs de soie verts et rouges pour les actes solennels à effet perpétuel, cire jaune sur double ou simple queue de parchemin pour les actes à effet transitoire, cire rouge pour les lettres closes.

3. Emblématique de l’image sigillaire

Le sceau constitue un élément unique avec sa forme, sa taille, sa légende et son iconographie propre. Il est l’image de son titulaire, la représentation symbolique qui permet à ce dernier d’affirmer son prestige et sa condition sociale. Un changement de statut de même que la perte ou l’usure d’une matrice entraînent automatiquement la commande d’un nouveau sceau. Ainsi, lorsque le comte de Champagne Thibaud IV succède à son oncle Sanche VII sur le trône de Navarre en 1234, il abandonne sa première matrice pour une nouvelle sur laquelle apparaissent un titre et des armoiries plus prestigieux. De la même manière, la mort du sigillant signifie la destruction de sa matrice. Parfois, celle-ci est placée avec le corps du défunt dans le tombeau comme ce fut le cas pour la matrice de la reine Isabelle de Hainaut.

La forme du sceau peut être ronde ou en navette. La première, la plus ancienne et la plus répandue, est la forme dominante des sceaux équestres, des sceaux urbains ainsi que des sceaux de fonction et de juridiction. La forme en navette, qualifiée d’ogivale au XIXe siècle, renvoie à la mandorle de l’iconographie sacrée. Elle est la forme privilégiée des sceaux d’évêques et de femmes car la mieux adaptée pour les représentations en pied.

A gauche, premier sceau de majesté du roi Philippe Auguste (1180-1223).

Ce sceau fut utilisé par Philippe Auguste du vivant de Louis VII lorsque ce dernier
associa son fils au trône en 1179. AN, sc/D 38

A droite, second sceau de la Jeanne de Navarre, reine de France (1285-1305)
Dans une niche d’architecture, la reine debout, couronnée, tient le sceptre de la main droite.
Sur les piliers, à gauche, l’écu de France ; à droite, celui de Navarre. AN, sc/D 157

 

Les types sigillaires, très nombreux, révèlent des choix iconographiques différents selon les catégories sociales. Le type en majesté, apparu en France sous le règne de Henri Ier (1031-1060), représente le roi ou l’empereur assis sur un trône avec les attributs de leur pouvoir. Réservé normalement aux souverains, le type de majesté fut cependant utilisé par certains princes territoriaux comme Raymond VI et Raymond VII de Toulouse ainsi que par les ducs de Bretagne à la fin du Moyen Âge. Le type équestre eut la faveur des princes, des seigneurs, des chevaliers mais aussi de certaines femmes. Le type équestre de guerre, le plus répandu, représente le chevalier en armes, brandissant une épée ou une lance d’une main et un écu souvent armorié de l’autre [3]. Mais certains seigneurs ainsi que quelques femmes de haut lignage choisissent le type équestre de chasse figurant le seigneur dans un bois, sur son destrier et entouré de sa meute. Le type équestre peut enfin être municipal dans le cas d’un maire, d’un consul ou d’un échevin chevauchant avec un bâton de commandement. Le type effigié en pied est la forme usuelle des sceaux ecclésiastique et féminin. Le type armorial est celui d’un sceau dont le champ figure un écu armorié. De loin le plus répandu, ce type est celui dont usent bon nombre de chevaliers ainsi que la plupart des juridictions. Le type monumental et le type naval se rencontrent essentiellement dans les figurations de sceaux urbains. Les ecclésiastiques, à l’exception des évêques et des abbés figurés en pied, ornent leurs sceaux de sujets empruntés à la vie du Christ (type christologique), à celle de la Vierge (type marial) ou bien encore aux vies de saints (type hagiographique). Certains sceaux enfin, inclassables, se distinguent des types précédents par l’absence d’une iconographie de référence (marques de métiers, figures mythiques, etc.) et témoignent ainsi de l’extraordinaire richesse de l’iconographie sigillaire.

Sceau de Simon de Montfort (1211)

L’adversaire des Albigeois est représenté en tenue civile, dans une scène de chasse, sonnant du cor. Ce type sigillaire est en général utilisé par un jeune noble avant son adoubement

Archives nationales,
sc/D 708

Sceau des foires de Champagne (1333)

Depuis le XIIIe siècle, le garde des foires de Champagne assure une activité de notariat en donnant la sanction de l’autorité comtale puis royale aux actes de droit privé relatifs aux transactions et aux créances passés sous son sceau

Archives nationales,
sc/B 584

La légende qui entoure le type fait partie intégrante de l’image sigillaire. Elle confirme l’annonce du sceau et définit l’identité du sigillant. En règle générale, le libellé de la légende évolue assez peu entre le milieu du XIIe siècle et la fin du Moyen Âge. Le texte, dont le début est marqué par une croix, comporte l’espèce du sceau suivie du nom de baptême du sigillant, de son patronyme, de son titre féodal ou de sa fonction.

Afin d’empêcher les faussaires de détacher le sceau pendant par l’arrière se répandit l’usage, au revers de la cire, d’une seconde matrice, de diamètre identique (sceau biface), ou plus petite (contre-sceau). Ainsi que l’a montré Jean-François Nieus, le premier à en faire usage est le comte de Flandre Robert Ier le Frison, dès 1076. En réalité, cette pratique du contre-sceau ne se développera dans les milieux princiers et épiscopaux que dans la seconde moitié du XIIe siècle, les rois de France l’utilisant à partir du règne de Louis VII (1137-1180). Les multiples précautions prises pour éviter les falsifications (annonce du sceau, révocation d’une matrice perdue ou volée, contre-sceau) ne découragèrent cependant pas les faussaires. Avec un peu d’habileté, il était facile pour certains de dégager l’empreinte de son attache avec une lame chaude et de l’apposer à un autre document. Plus coûteuse et encore plus délicate était la technique du surmoulage qui consistait à refaire une matrice à partir d’une empreinte existante.

Le recours fréquent au sceau de juridiction, le développement de l’acte notarié et le renouveau de la signature autographe au cours du XVe siècle mirent fin à l’âge d’or du sceau. Peut-être la substitution du papier au parchemin eut-elle aussi son importance. L’usage du sceau perdura cependant jusqu’à la fin de l’Ancien Régime dans les chancelleries royales, princières, ecclésiastiques ainsi que dans certaines justices seigneuriales et la plupart des juridictions. Par ailleurs, le sceau en cire d’Espagne, apparu au début du XVIe siècle, resta utilisé pour la correspondance privée sous forme de cachets individuels. Enfin, aujourd’hui encore, le grand sceau de l’État continue à être apposé par le garde des Sceaux au bas des constitutions ou des lois considérées comme particulièrement importantes.

La sigillographie

Le nombre des empreintes de sceau conservées est estimé à deux ou trois millions pour l’ensemble de la Chrétienté médiévale. La plupart sont toujours appendues à leur charte d’origine et sont conservées dans les dépôts d’archives et dans les bibliothèques. D’autres ont été détachées de leur support au cours des XVIIIe et XIXe siècles et constituent des collections de sceaux détachés dans les musées ou les archives. Mais l’empreinte de cire est un document très fragile et de nombreux sceaux ont aujourd’hui complètement disparu. Afin de sauvegarder l’essentiel du patrimoine sigillaire français, on entreprit dans la seconde moitié du XIXe siècle, à partir du Service des sceaux des Archives de l’Empire créé à cet effet, une vaste campagne de recensement et de moulage des empreintes de sceaux conservées à Paris ainsi que dans plusieurs dépôts d’archives de province. Le résultat de l’entreprise fut à la hauteur de la tâche gigantesque accomplie en quelques années. En 1863-1868, Louis Douët d’Arcq publiait la Collection des sceaux des Archives de l’Empire puis, à sa suite, Germain Demay réalisait les inventaires de Flandre, d’Artois, de Picardie et de Normandie. Ces années décisives pour la sigillographie française furent suivies par les travaux d’Auguste Coulon qui travailla aux inventaires de Bourgogne et de Champagne au début du XXe siècle. Depuis cette époque, les publications d’inventaires de sceaux et les travaux sigillographiques se sont ralentis, les médiévistes ayant trop souvent tendance à négliger la richesse documentaire de l’image sigillaire. Pourtant, daté avec précision grâce au document qui l’accompagne, le sceau constitue une formidable source de connaissance, tant pour l’historien du droit et le sociologue que pour l’héraldiste, l’anthroponymiste, l’historien du costume et de l’équipement militaire.

Arnaud BAUDIN

Article paru dans la revue Temps médiévaux, n° 5, décembre-janvier 2003, p. 22-27
[1] M. Pastoureau, « Les sceaux et la fonction sociale des images », dans L’image. Fonctions et usage des images dans l’Occident médiéval, Les Cahiers du Léopard d’Or, n° 5, Paris, 1996, p. 287.
[2] Cette annonce latine du XIIIe siècle se retrouvera à la fin du Moyen Âge dans la langue vulgaire sous la forme suivante : “ En tesmoignage desquelles choses et pour ce que fermes soient et estables avons seellees ces presentes des seel et contreseel dudit tabellionnaige sauf tous droits.
[3] Le sceau de Raoul Ier de Vermandois (1146) constitue avec la broderie de la reine Mathilde (vers 1080-1100) le plus ancien témoignage héraldique médiéval.

 

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